« Distanciation », c’est le court-métrage de la cinéaste Nicole Blundell, que vous pourrez découvrir le mercredi 25 novembre, dans le programme court de CinéFranco 2020 : Courts Toujours ! Qui est Nicole Blundell ? Quelle sa vision de cinéaste ?
On vous dit tout, dans cette entrevue « Cours de rattrapage » avec Nicole Blundell.

Distanciation – de Nicole Blundell.

Bonjour Nicole, pouvez-vous commencer par vous présenter ?

Je me nomme Nicole Blundell et je suis une artiste et résidente d’Ottawa. 

Vous venez de remporter une sélection au programme Courts Toujours du festival CinéFranco avec Distanciation.
Votre sentiment à l’annonce de votre sélection ?

Je suis ravie que mon œuvre ait été sélectionnée pour faire partie de ce beau festival.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre film ? Pourquoi est-ce important de le voir ?

On dit de moi que je suis optimiste de nature et toujours très inspirée par la mobilisation de la jeunesse à l’égard de l’environnement.  Malheureusement, j’ai observé un décalage important entre le désir du changement et l’accessibilité à des choix durables. L’espace créé par ce conflit et le sentiment d’impuissance sont les idées centrales explorées dans mon film Distanciation. Après le 13 mars 2020 et le début du confinement en Ontario, ces errements furent d’autant plus exagérés par le retour en force des produits à usage unique.   

La distanciation est un peu dans l’air actuellement, l’idée de votre film est-elle totalement inspirée par les événements actuels ?

Le film a été tourné avant le 13 mars 2020, mais quelques bouts de pellicule ont été développés dans mon cabanon pendant le confinement.  C’est la première fois que je réalisais cette expérience seule. C’est aussi à ce moment que le mot Distanciation est apparu de nouveau dans notre vocabulaire et notre conscience collective. 

A-t-il été difficile de tourner votre film ?

Pour l’environnement sonore, je cherchais à recréer le sentiment d’isolement que quelqu’un peut ressentir lorsque l’on place la tête sous l’eau, le moment précis ou les canaux de nos oreilles échangent l’air pour l’eau. Ce fut la toute première fois que j’enregistrais au fond d’un lac ou du moins à plus de 4 pieds sous l’eau.     

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire du cinéma (une expérience, un film, un acteur, une actrice, un.e cinéaste, un lieu, une anecdote…) ?

J’ai eu la chance d’œuvrer pendant plusieurs années de l’autre côté de la lentille. Mon apprentissage fut donc par expérience et par observation de réalisateurs que j’ai appris à connaître et à admirer. 

Si vous deviez définir votre vision du cinéma en trois mots, lesquels choisiriez-vous ?

Une vision qui m’inspire est celle du Process cinéma pratiqué par Philip Hoffman et célébré à chaque année au Film Farm. Je rêve d’un jour pouvoir assister à cette retraite annuelle, mais pour le moment, je me laisse inspirer par les artistes de la région qui ont passé par là et qui me partagent certaines pratiques avec beaucoup de générosité.

Avez-vous une autre casquette que celle de réalisatrice ?

Oui, je porte plusieurs chapeaux. Je suis également maman et artiste pédagogue.

Vous avez réalisé d’autres films ? Sont-ils visibles sur Internet ?

J’ai réalisé quelques courts métrages avant celui-ci qui ont été dévoilés en festival mais que j’ai choisi de ne pas publier sur Internet. 

Travaillez-vous sur un futur projet ? 

Mon prochain film explore la transformation du site de l’église St-Charles de Borromé à Vanier en Ontario. Ce site était à la fois un endroit sacré et un lieu de rassemblement pour plusieurs générations de franco-ontariens et franco-ontariennes. J’ai été hypnotisé par ce chantier de construction en 2018 et je veux explorer la zone grise qui sépare le concept de destruction de la métamorphose.

Marché St Charles (Juillet 2018)

L’édition 2020 de CineFranco, va se dérouler en ligne. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

En regardant la superbe brochette de film offerte cette année, j’ai hâte de me préparer un bol de maïs soufflé et enfiler mon pyjama en flanalette. C’est l’une des rares occasion ou je me réjouis du fait qu’il fait noir dehors à 17 h en novembre.

Dans la programmation de CineFranco 2020, pouvez-vous nous citer un.e cinéaste dont vous appréciez le travail et partager avec nous les raisons qui vous font l’apprécier ?

Dans la section Courts Toujours il y a deux artistes que j’admire, à savoir Izabel Barsive et Jean-Marc Larivière. L’authenticité de l’ensemble de leurs œuvres rayonne avec force dans le répertoire du cinéma de chez nous.

Le mot de la fin : un conseil à donner aux réalisa.teurs .trices émergent.e.s qui souhaiteraient se lancer ?  

Savoir quand demander de l’aide est une force.

Merci beaucoup Nicole ! « Distanciation«  est à découvrir le mercredi 25 novembre 2020, en ligne via Eventive dès 10h.

CinéFranco 2020 – Du 20 au 28 novembre 2020 ! Marquez la date ! 


Propos recueillis par Cynthia-Laure Etom