Nous continuons sur la lancée des entrevues « Court de rattrapage » ! Aujourd’hui c’est au tour de Valérie Lecomte réalisatrice de « Claire de lune » de prendre la parole !
À quoi doit-on s’attendre à voir le 23 novembre ? Pourquoi se lancer dans cette aventure de réalisation ?
Valérie vous dit tout dans son entrevue « Court de rattrapage » !
Bonjour Valérie, pouvez-vous commencer par vous présenter ?
Je suis Valérie Lecomte, française et canadienne. J’ai immigré au Canada en 2004. Je vis à Ajax, Ontario depuis 7 ans. J’ai vécu à Montréal, QC et Vancouver, BC avant cela. Je suis actrice (UDA et Actra). J’ai un fils de 10 ans. J’ai dernièrement écrit, réalisé, co-produit »Claire de Lune », dans lequel je joue également. J’ai adoré cette expérience et j’espère avoir la chance de produire à nouveau des films, avec autant de succès.
Vous venez de remporter une sélection au programme Courts Toujours du festival CineFranco avec Claire de lune. Qu’est ce que cela a changé pour vous ?
Je suis très honorée de faire partie d’une si belle sélection. Je me sens plus intégrée dans la communauté cinématographique franco-ontarienne.
Et c’est une immense joie pour toute l’équipe de »Claire de Lune » que d’être dans la sélection Courts Toujours, Ontario Créatif.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre film ? Pourquoi faut-il le voir ?
»Claire de Lune » est une réflexion sur ce que l’on sait intuitivement, sur ce que l’on voit même en l’absence de la vue et sur le poids des secrets de famille.
Avec « Claire de Lune », nous sommes aussi les témoins de la vie d’une famille bilingue ontarienne, parlant français et anglais à la maison et l’une ou l’autre langue selon le contexte.
D’où vient l’idée de ce film ? A-t-il été difficile à tourner ?
Mon ami Thierry et son chien-guide de l’époque, Bramah ont été l’inspiration première. Et je voulais écrire sur la thématique »secrets de famille ». Le tout s’est incorporé naturellement dans mon scénario car j’avais l’histoire déjà clairement articulée dans mon imagination.
Il y a eu des défis dans le tournage dû à notre petit budget aussi les onze scènes ont été tournées en deux journées et demi dont dix en deux jours. Une scène a dû être tournée séparément et montée avant le tournage des autres scènes car il s’agissait d’un événement pivot du film. J’ai donc travaillé avec deux équipes différentes à quelques mois d’écart. Aussi, j’avais personnellement tant de casquettes que cela ressemblait à un marathon et de la préparation du décor à l’interprétation de Claire, j’avais beaucoup à faire en consultation avec mon équipe. J’étais très bien entourée et cela a rendu l’expérience riche et passionnante.
Où est-ce que vous avez appris à faire des films ?
Voici des années, lorsque je vivais à Québec, étudiante en maîtrise à l’Université Laval, en Littérature française, j’étais parallèlement stagiaire en journalisme et observatrice sur des plateaux de tournage. Cela m’avait donné envie de réaliser. Ma thèse portait sur l’écriture de scénario, j’avais donc une approche solide de l’aspect écriture scénaristique. Mais ce n’est que des années plus tard, à Paris, devenue actrice professionnelle, que je me suis lancée dans la réalisation, avec mon premier court-métrage, »À Coeur ouvert » (2005). Et avec « Claire de Lune » (2020), j’ai appris encore plus, de la préparation à la post-production.
Trois mots qui définissent votre vision du cinéma. Pourquoi ?
Magique, énigmatique, généreux.
Le cinéma raconte des histoires, nous fait rêver ou se questionner et comme toute forme artistique, il offre aux spectateurs un souffle de vie.
7- « À coeur ouvert » est-il visible sur Internet ?
« À Coeur ouvert » (2005), voici le lien :
Et quel sera votre prochain projet ou film ?
J’aimerais écrire la suite de »Claire de Lune » sous forme de websérie. J’ai un autre court-métrage aussi, déjà écrit. Et quelques autres projets.
L’édition 2020 de CineFranco, va se dérouler en ligne. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je trouve que les organisateurs de CinéFranco ont fait preuve d’ingéniosité à pouvoir faire fonctionner un Festival en ces temps de pandémie. Et je leur suis infiniment reconnaissante pour cette chance qu’ils offrent aux francophones de pouvoir voir des films en français que l’on ne peut voir autrement.
Mais je trouve personnellement cela très triste. Je rêvais d’assister aux films en personne, de rencontrer des professionnels et des spectateurs. Les Festivals sont une occasion de réseautage et d’échange mais avec la plateforme virtuelle, cet aspect disparaît, pour CinéFranco comme pour tous les autres festivals.
Dans la programmation de CineFranco 2020, pouvez-vous nous recommander un film (en plus du votre!) et les raisons pour lesquelles il faut le voir ?
J’ai hâte de voir »Nadia Butterfly », de Pascal Plante. Le monde des athlètes de haut niveau est exigeant, sans répit et l’après-vie compétitive est une étape difficile. Qui mieux que Katherine Savard pouvait interpréter un tel rôle?
Et, sur un plan personnel, ce sujet me touche. J’ai été patineuse artistique et je me souviens, dans ma vingtaine, de cette transition étrange de compétitions à études à temps plein avant de revenir un peu à ce milieu en tant qu’entraîneure puis patineuse professionnelle dans des shows. De plus, mon fils est un nageur compétitif et, à 10 ans, a déjà des projets de compétitions à haut niveau. En tant que maman, je veux l’accompagner de mon mieux et forcément, je me demande toujours jusqu’où il ira et comment se passera son retour à une vie sans entraînements intenses…
Si vous deviez donner un conseil à tous les réalisa.teurs .trices émergent.e.s, quel est selon vous le plus important ?
Si l’envie de réaliser est plus forte que tout, alors, il faut se lancer. Il ne faut jamais attendre le moment parfait, sinon les années passent et les rêves s’effacent mais les regrets restent.
Merci beaucoup Valérie ! « Claire de lune « est à découvrir le lundi 23 novembre 2020, en ligne via Eventive dès 10h.
Toutes les informations concernant ‘‘Claire de Lune » sont disponibles sur : www.iridisproduction.com
Marquez la date ! CinéFranco 2020, commence ce vendredi 20 novembre et c’est jusqu’au samedi 28 novembre !
Propos recueillis par Cynthia-Laure Etom