Volet arts médiatiques du festival Cinéfranco
Artistes: Madi Piller, Isabelle Michaud, Lucie Bedet, Marthe Lenoir, Shawn Grenier, Tchayé Briat
Du 1er au 9 novembre 2024 (lun-ven 11h-18h sam 11h-14h)
Au Labo – 401 Richmond – studio 277
“Faire bien avec rien, faire mieux avec peu et le faire maintenant”
Devise du Mouvement Kino (mouvement cinématographique international, consistant à réaliser des films sans budget, dans un esprit d’entraide, non-compétitif, de liberté et de bienveillance).
Véritable volet arts médiatiques du festival Cinéfranco, l’exposition vidéo La Verticale vise à défier les conventions du cinéma traditionnel en mettant à l’honneur le format vertical (9:16). Six artistes se sont prêté·e·s au jeu de cette liberté encadrée pour penser au-delà des limites, à la lisière de l’ordinaire, dans les marges.
Shawn Grenier, Flânerie éphémère dans le téléphone de l’artiste
Lucie Bedet, L’entourage
Marthe Lenoir, Memorabilia
Isabelle Michaud, Espace pleural
Tchayé Briat, Writer’s block
Madi Piller, Abstraction verticale
Dans une scénographie aérienne, les oeuvres de cette exposition collective, présentées grâce à la technique du vidéo mapping, jouent avec l’introspection et l’intériorité.
Tchayé Briat et Shawn Grenier évoquent la solitude de l’artiste face au processus créatif, souvent plus aliénant que gratifiant. Comment trouve-t-on sa légitimité en tant qu’artiste? Voici une question qui traverse le court-métrage de Grenier, montrant comment l’artiste doit sans cesse justifier son travail, mais aussi celui de Briat, dont la protagoniste est confrontée au syndrome de la page blanche. Marthe Lenoir est aussi traversée par cette question. Ne se considérant pas comme quelqu’un de marginalisé, elle décide de mettre en lumière le seul aspect de sa vie qu’elle juge être à la marge, sa relation à distance avec son compagnon.
Lucie Bedet nous parle aussi d’intériorité et de création. Elle voit la marge dans les éléments du quotidien, dans les bruits qui nous forgent mais qu’on a tendance à négliger, et qui constituent pourtant une grande force créative pour les artistes. Elle s’interroge sur notre place dans notre environnement, qui influence de manière certaine notre vie intérieure. L’intériorité, cette fois physique, est évoquée par Isabelle Michaud, à travers l’espace pleural, cet endroit du corps humain où l’échange entre l’oxygène et le dioxyde de carbone se réalise. Sans arrêt, nous passons d’un état à l’autre; le mouvement de la vie coexiste avec celui de la mort.
Enfin, Madi Piller, grâce à son travail abstrait et plastique, nous parle de permutations et de multiplications à l’infini: cela ne reflète-t-il pas l’essence même de la vie, de notre environnement et de ce qui nous constitue intérieurement?
Les artistes qui composent cette exposition vidéo ont tous et toutes choisi de mettre le son au centre de leur oeuvre. La marge s’exprime par le bruit des doigts frappant sur un clavier, que ce soit celui d’un ordinateur ou d’un téléphone, par des trames sonores angoissantes, mélancoliques ou composées de sons quotidiens ou familiers, comme celui de la voix de l’être aimé.