Artiste: Bruno Boëz
Toronto – du 8 au 18 septembre 2022
Bonjour Bruno, comment vas-tu ?
Super bien! C’est une période extrêmement riche sur le plan professionnel, avec de beaux projets culturels dans la communauté francophone. Et je dois dire que le retour dans les salles de cinéma me fait le plus grand bien !
Tu as participé au TIFF cette année en tant que critique de cinéma, était-ce ta première fois dans ce contexte ?
C’est la troisième fois que je couvre le TIFF pour Le Petit Septième, média culturel montréalais spécialisé dans la critique de films indépendants canadiens et internationaux. Mais c’est la première fois que je suis au TIFF avec une accréditation média, délivrée par le festival après une phase de sélection. C’est aussi la première fois que je participe au festival en présentiel, les autres fois j’étais à la maison, dans mon canapé, à regarder les films sur une plateforme !
Combien de films as-tu pu voir ?
Une quinzaine, mais j’aurais aimé en voir beaucoup plus.
Quels ont été tes coups de cœur ?
Les derniers films des réalisateurs primés iranien Jafar Panahi (Aucun ours) et roumain Cristian Mungiu (R.M.N) sont incroyables. Mais deux autres films, moins attendus, m’ont impressionné. Le premier s’appelle Luxembourg, Luxembourg. C’est un film ukrainien réalisé par Antonio Lukich, et vous savez quoi ? C’est une comédie, un petit bijou qui a fait le bonheur des festivaliers au TIFF : j’étais dans une salle blindée de plus de 300 personnes et cela faisait longtemps que je n’avais pas vibré ainsi, depuis l’avant COVID sans doute. En ces temps de guerre, ce film est une ode à l’amour paternel, dans une quête déjantée, hilarante, de deux frères, antihéros malgré eux, maudits héritiers d’un père mafieux qui a disparu et qu’ils souhaitent retrouver.Le second coup de coeur s’appelle La Gravité, réalisé par le Franco-Burkinabé Cédric Ido. Le cinéaste réinvente tout simplement le cinéma sur la banlieue, en insufflant de la beauté et de la magie dans les quartiers au Nord de Paris, loin des films réalistes, et parfois pesants et stéréotypés sur le sujet. Avec une créativité bluffante et un mélange de genres époustouflant entre fantastique, action et humour, il nous donne déjà envie de voir son prochain film avec sa patte de créateur surdoué.
Hâte d’y retourner l’an prochain ?
Bien-sûr, le TIFF est incontournable et offre à la ville de Toronto un rayonnement international dans le septième art, au même niveau que les plus importants festivals de cinéma: Venise, Berlin et Cannes. Chaque année, ce sont plus de 200 films programmés avec de nombreuses premières et des pépites dénichées par l’équipe de programmation du TIFF. Et évidemment, on peut toujours voir les derniers films de cinéastes mondialement reconnus. Cette année, c’était par exemple le nouveau Steven Spielberg, The Fabelmans. C’est un privilège de pouvoir vivre juste à côté du TIFF !
Merci pour tes réponses, on file vite se préparer pour profiter du dernier weekend!
Bruno Boëz
Bruno Boëz est expert dans la gestion des politiques et des actions culturelles en faveur de l’éducation à l’image et de la préservation et de la mise en valeur des œuvres cinématographiques, Bruno s’est installé en 2020 à Toronto où il poursuit sa carrière dans l’industrie du film. Il a travaillé 15 ans à Paris au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), dans la mise en œuvre de programmes nationaux d’éducation au cinéma pour le jeune public, puis à la direction du patrimoine cinématographique. Il rejoint, dès sa création en 2018, La Cinémathèque du documentaire, agence favorisant la diffusion du film documentaire sur tout le territoire français. Cinéphile passionné, il est engagé dans des activités bénévoles dans le milieu du cinéma. Il est membre du comité de sélection des longs métrages du Festival International du Film d’Éducation qui se tient chaque année à Évreux, en France, et critique pour le blog québécois Le Petit Septième pour lequel il couvre de nombreux festivals cinématographiques.
Collectionneur d’appareils photo et d’objets cinématographiques anciens, créateur à ses heures, il a terminé en 2020 son premier roman, Bonjour, je m’appelle Thatch. Il est réalisateur de plusieurs courts-métrages indépendants, notamment une fiction/documentaire Made in Paris, un documentaire Mon René, un film expérimental Ici, il neige, et plus récemment, d’essais audiovisuels durant la crise de la Covid-19.
Bruno a rejoint le CA du Labo en 2020.
Profil de l’artiste
Cet entretien est possible grâce à nos bailleurs de fonds: Conseil des Arts de l’Ontario, Patrimoine Canada et Toronto Art Council.
Pour plus d’info : https://www.tiff.net/