Mardi 13 mai, départ 18h00 du Junction
995 Dupont St, Toronto, ON M6H 1Z5
(Selon les conditions météo)

Parcours en deux temps
Venez faire la marche complète d’environ deux heures, ou parcourez simplement un segment à votre rythme.
Suivez notre itinéraire en temps réel ici (disponible mardi dès 18h00).


Téléchargez la carte sur votre mobile et laissez-vous guider. Un simple clic sur les lieux vous ouvrira les portes des œuvres à découvrir…

À l’occasion du CONTACT Photography Festival, une nouvelle flânerie propose de redécouvrir l’espace public torontois à travers les installations photographiques déployées sur les panneaux publicitaires. Ces billboards, supports omniprésents mais souvent relégués au second plan de notre attention, deviennent le temps d’une intervention artistique des surfaces détournées par les artistes.

Avant l’omniprésence des écrans, le billboard imposait ses images à grande échelle dans le paysage urbain. Véritables emblèmes du capitalisme visuel, ils continuent, de manière plus discrète aujourd’hui, à façonner notre inconscient collectif. Depuis quelques années, le festival CONTACT réinvestit ces structures iconiques en confiant à des artistes le soin d’y poser des œuvres qui troublent les codes commerciaux habituels.

Au fil de la déambulation, les œuvres rencontrées soulèvent une question commune: comment résister à l’effacement des récits personnels et collectifs dans l’espace public? Est-ce une lutte en vain contre la publicité ?  Nous échangerons sur ces propositions qui réaffirment le pouvoir des images à troubler et à inscrire de nouveaux récits dans l’espace urbain.

La marche se conclura par un moment convivial, prolongement naturel des échanges amorcés tout au long du parcours. Ensemble, dans le simple fait de flâner, de regarder autrement, une autre lecture de Toronto se dessine – plus attentive, plus critique, plus poreuse aux histoires que l’art fait émerger dans nos rues.


Le programme: parcours en deux temps

La marche se conclura autour d’un verre au Pennies (127 Strachan Avenue), pour prolonger les échanges dans une ambiance détendue. Disclaimer: nous ne pourrons observer tous les billboards pendant cette flânerie, cependant ils sont notifiés sur la carte.



Les oeuvres commissariées

Billboards de Dupont
Les natures mortes hyper-esthétiques de Buck Ellison ne sont pas ce qu’elles semblent être: sous leur apparente élégance, elles révèlent comment tissus et objets du quotidien participent à la construction de récits de pouvoir, de richesse et de hiérarchies sociales. Commissariée par Emmy Lee Wall, cette série détourne les codes de la photographie commerciale pour mieux interroger l’esthétique comme outil de domination, jusque dans l’espace public.

Billboards de Lansdowne
Dans Erased Slogans et Birds of Prey, l’artiste philippine Kiri Dalena revisite des archives issues de contextes de dictature et de colonisation pour réactiver des récits de résistance et questionner les représentations imposées. Commissariée par Su-Ying Lee, cette double installation présentée à Junction interroge la mémoire collective, la censure et la manière dont les images peuvent servir – ou contrer – les logiques de pouvoir.

Billboard de Dundas West
En mêlant poésie, archives et image en mouvement, l’artiste et cinéaste Suneil Sanzgiri questionne les récits dominants liés à la mémoire, à la diaspora et aux héritages coloniaux. Commissariée par Aamna Muzaffar, son œuvre en espace public s’articule autour de vers du poète Agha Shahid Ali, inscrits sur deux panneaux-miroirs, pour évoquer les tensions entre mémoire intime et histoire officielle.

Billboards de College St et Clinton St
Dans Ghar, la photographe Anu Kumar explore sa quête d’identité culturelle après son retour en Inde à l’âge adulte, en documentant pendant cinq ans la vie intime de sa famille à Kavi Nagar. Commissariée par Elias Redstone, cette série de portraits sensibles – dont deux images bouleversantes de sa grand-mère exposées à Toronto – évoque la mémoire, la migration et les liens profonds qui façonnent notre idée du « chez-soi »

Billboard de Strachan av
S’appuyant sur des photographies anciennes du XIXe et du début du XXe siècle, l’artiste américaine Alanna Fields révèle, dans sa série Unveiling, des gestes et regards souvent passés sous silence dans les récits dominants. Commissariée par Luther Konadu, cette œuvre rend visibles les présences noires et queers marginalisées, affirmant leur fierté et leur intimité à travers un art de la réapparition résolument politique.

Billboard à Queen St W et Augusta Ave
L’artiste canadienne Jordan King présente une série de Polaroids réalisés entre 1999 et 2004, puis réactivés en 2020 en hommage à International Chrysis, figure trans des années 70–80 avec qui elle partage un ancien lieu de vie à New York. Commissariée par Sameen Mahboubi, cette œuvre interroge la mémoire queer, l’intimité photographique et la manière dont des archives personnelles peuvent investir l’espace public.