Pour cette entrevue « Court de rattrapage », on discute avec Quitterie Hervouet, réalisatrice de « Prendre son envol ».
Découvrez son cours métrage en ligne, le mercredi 25 novembre. Récemment sélectionné dans le programme Courts Toujours !
de CinéFranco 2020, c’était l’occasion d’en apprendre davantage sur les coulisses de cette artiste, membre du Labo.
Bonjour Quitterie, pouvez-vous commencer par vous présenter ?
Bonjour, je m’appelle Quitterie Hervouet, scénariste et réalisatrice. J’ai immigré au Canada et spécifiquement à Toronto en novembre 2015. C’est d’ailleurs bientôt mon anniversaire d’immigration. YEA ! Ma première passion fut l’art dramatique. J’ai suivi plusieurs cours de théâtre et ai joué dans des courts métrages. Il y a quelques années, j’ai découvert que j’aimais aussi raconter des histoires et me suis donc attelée à apprendre l’écriture scénaristique, mais ça ne me suffisait plus. J’avais besoin de voir à l’écran les images que j’avais dans la tête. Je dois dire que cela m’apporte énormément de joie et de satisfaction. J’ai donc décidé de réaliser mes propres films.
Vous venez de remporter une sélection au programme Courts Toujours du festival CineFranco avec Prendre son envol. Qu’est ce que cela a changé pour vous ?
J’ai vraiment été très heureuse quand Marcelle (sic créatrice et directrice de CinéFranco) m’a informée de la sélection de mon film à l’édition 2020. CinéFranco est une très belle plateforme qui sélectionne des films de qualité et cela me fait plaisir de savoir que la direction du festival apprécie mon travail. Je souhaite que mon film soit vu par un maximum de gens et être sélectionné par CinéFranco va permettre de réaliser cet objectif. Les festivals sont vraiment un bon moyen de projeter des œuvres qui ont une diffusion télé limitée ou qui n’en ont pas du tout et de se faire connaître à travers le Canada et le monde.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre film ?
Pourquoi faut-il le voir ?
Prendre son envol dresse le portrait intime de deux immigrantes francophones de Toronto. Derrière leurs statuts d’entrepreneur se cachent deux femmes libres et passionnées qui travaillent dur pour trouver leurs places dans leurs pays d’adoption.
Les personnes qui ont vu le film m’ont dit qu’il était très inspirant et c’est le message que je veux véhiculer. J’espère que le film permettra à certaines personnes de se lancer et de vivre pleinement leur vie !
Si vous êtes dans une période de doute, regardez le film. Cela pourra vous inspirer à réaliser vos rêves. Et pour tous les autres, et bien regardez le film, car il est génial ! ☺ (Un peu d’humour, ça fait du bien)
D’où vient l’idée de ce film ? A-t-il été difficile à tourner ?
J’ai travaillé dans la communauté francophone en arrivant à Toronto et j’ai rencontré beaucoup de femmes francophones dans le même cas qu’Assia et Sandra et j’ai donc voulu raconter le parcours de deux d’entre elles, car je pense qu’on ne voit pas beaucoup d’histoires d’immigrants à l’écran.
Le film a été fait dans le cadre la Course des régions pancanadienne. J’avais environ cinq semaines pour tout faire. En soi il n’a pas été très difficile à tourner. En effet, je n’ai pas eu de problème particulier lors du tournage et de la postproduction. Je pense que ce qui m’a aidée c’est de faire une bonne préparation en préproduction.
Vous avez de nombreuses casquettes : scénariste, productrice, actrice. Est-ce que cela donne le recul nécessaire pour apprendre à faire des films ?
Avoir plusieurs casquettes est pour moi une bénédiction. Être comédienne, me permet notamment de mieux comprendre ce que veulent les acteurs sur le tournage et comment les gérer. Je comprends ainsi leurs besoins et la difficulté de leurs métiers.
De plus, quand on débute et qu’on fait des courts métrages et des films indépendants, je pense que s’y connaître en budget et gestion d’équipe de films est un bon atout. Avoir de l’expérience en production m’a énormément aidée à réaliser mes projets. C’est vrai que ce n’est pas créatif, mais faire un film engendre des coûts qu’on le veuille ou non. On ne peut pas faire un film tout seul dans son coin comme peindre un tableau par exemple. Ça nécessite notamment d’avoir une équipe, un scénario, des lieux de tournage, de nourrir l’équipe, etc. Savoir comment est dépensé l’argent est ainsi un plus pour moi.
Avoir des bases en scénarisation et réalisation m’a aussi permis de savoir mieux structurer mes pensées et de savoir comment raconter les histoires qui me tiennent à cœur.
Ces différentes casquettes m’ont aidée à ne pas être totalement larguée lors de la conception de mes projets.
Je dirais enfin qu’il faut juste se lancer. Cela peut être difficile, car on ne connaît pas le résultat à l’avance, mais même si votre film n’est pas parfait, au moins vous l’aurez fait et c’est en pratiquant qu’on s’améliore.
Votre vision du cinéma, vous la définiriez comment en trois mots ? Pourquoi ceux-là ?
Vision – Collaboration – Passion
En tant que réalisateur je pense qu’il faut avoir une vision qui va être concrétisée par l’équipe technique et les acteurs. Ce travail collaboratif va donner via à la vision du réalisateur.
Je dirais aussi que tous les gens qui travaillent dans le cinéma sont passionnés par ce qu’ils font. Et c’est beau à voir !
Vous avez réalisé d’autres films ? Sont-ils visibles sur Internet ?
Je n’ai pas encore réalisé d’autres films. J’ai co-écrit, coproduit et joué dans la web-série French Off the Boat qui est en fin de postproduction. A suivre. ☺
Travaillez-vous sur un projet en ce moment ?
Je travaille sur plusieurs projets comme des scénarios de série TV et long métrage et des courts métrages que j’aimerais réaliser.
L’édition 2020 de CineFranco, va se dérouler en ligne. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je pense que c’est une bonne chose que CinéFranco ait réussi à faire une édition 2020. À cause de la pandémie, la seule solution est de diffuser les films en ligne. Ça ne me dérange pas. L’important pour moi, c’est que mon film soit vu. Je dirais même que cela permet à un plus grand nombre de gens de visionner les courts métrages !
Dans la programmation de CineFranco 2020, pouvez-vous nous recommander un film (en plus du vôtre !) et les raisons pour lesquelles il faut le voir ?
Je recommanderai aux spectateurs de voir La belle époque. Ce film écrit et réalisé par Nicolas Bedos m’a touchée et m’a inspirée. Et si une entreprise vous proposait de récréer le plus beau moment de votre vie ? Telles sont les prémices du film. Je pense que certains d’entre nous le feraient. Retourner dans le passé a quelque chose de doux et en même temps d’amer. Ce film vous permettra de voyager dans le temps et ainsi de rêver. On y retrouve l’atmosphère de la belle époque grâce à la sublime direction photo aux décors et aux acteurs qui sont touchants. Ça sonne juste. Ce savant mélange de films historiques et de films modernes est pour moi très réussi.
Si vous deviez donner un conseil à tous les réalisa.teurs .trices émergent.e.s, quel est selon vous le plus important ?
Bonne question. Moi-même scénariste et réalisatrice émergente je conseillerais de se former que ce soit en travaillant sur des tournages, en lisant des livres ou via des cours. Cela permet d’apprendre le métier et de connaître les bases. Il faut également se lancer. C’est bien d’avoir des rêves, mais il ne faut pas qu’ils restent dans votre tête. Et si votre premier film n’est pas ce à quoi vous vous attendiez, faites-en un autre. Et enfin, il faut apprendre à être résilient et persévérant. On se prend tous des claques. Les premières fois, ça fait très mal et c’est difficile à digérer et à encaisser, mais je me dis toujours que si on n’a pas d’échecs, c’est qu’on n’a rien tenté.
Merci Quitterie ! « Prendre son envol « est à découvrir le mercredi 25 novembre 2020, en ligne via Eventive dès 10h.
CinéFranco 2020, c’est en ligne, du vendredi 20 au samedi 28 novembre 2020 !
Propos recueillis par Cynthia-Laure Etom